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l'histoire d'Ariane


Elle socialement, sa qualité : 5 d’épées

son frein en ce moment: 10 de coupes

son objectif : 5 de coupes

son besoin conscient: 10 de deniers

son besoin inconscient: XV, le Diable

ce qu'elle sait faire, sa ressource: 0, le Mat

Ce qu'elle doit arrêter de faire: XII, le Pendu


Le tirage ne paraît pas évident : c'est une carte à connotation négative qui définit notre personnage, et son problème est une carte qui a au contraire une image très positive. Son objectif paraît bien triste. J'ai gardé ce tirage justement parce que ça me semblait construire quelqu'un de complexe et que c'était un chouette exercice!


point numérologie: conflit, dépassement. (5, 10, 15)


J'ai fait les tirages complémentaires au fur et à mesure


Elle socialement, sa qualité : 5 d’épées : critiques

tirage pour elle au travail: ce qu’elle aime : le monde, ce qu’elle n’aime pas : le 2 de coupes, ce qu’elle fait : 7 de bâtons

Ariane travaille pour une association de consommateurs, elle rédige des articles en se basant sur les tests détaillés que lui fournissent ses collègues. Ses articles sont publiés en ligne et elle en est fière. Elle est un peu journaliste, bien qu’elle n’ait aucune formation dans ce domaine. Elle a appris l’art des idées bien organisées pendant ses études universitaires. Ça lui plait, de critiquer les produits mal conçus et d’éviter aux consommateurs de se faire arnaquer. C’est assez valorisant, même si elle a conscience que plusieurs marques la détestent. Elle a une aversion particulière pour les produits entrés de gamme d’une grande marque française et elle reçoit régulièrement des menaces de mort de leur part. Elle a du mal à faire comprendre qu’elle n’attaque pas les gens mais leur produit de merde. Ils la trouvent irrespectueuse. Mais, elle tient bon car elle sait qu’elle fait quelque chose de bien.


Ce qui la freine en ce moment: le 10 de coupes, l'idée du bonheur familial.

Si elle se sent à sa place au travail, à la maison, c’est moins évident. Elle a du mal à utiliser ses compétences critiques envers sa propre organisation domestique. Elle aime son compagnon et ce n'est pas le pire de tous à la maison : il fait les vitres de temps en temps, amène le petit à l’école, passe l’aspirateur, remplit et sort le lave-vaisselle quand il y pense. C’est déjà pas mal ! Il a même un salaire correct, il est serieux. On le lui envie, parmi ses collègues et amies. Elle sent qu'elle n'a pas le droit de se plaindre. Elle a l’impression qu’elle et Marc sont toujours à deux doigts de basculer vers une situation qui lui serait insupportable. Ça titille Ariane que ça soit toujours elle qui réfléchisse aux menus et qui cuisine pour eux trois, fasse les courses, et s’occupe du linge. Tâches répétitives et volumineuses dans l'espace mental, lui incombe aussi devoirs, soins, relations sociales… ça lui vient presque naturellement, pourtant, de prendre soin et de tout gérer. Se glisser dans ce rôle de mère et de femme aux fourneaux satisfaite lui fait l’effet de chaussons tous chauds, préparés par des années de patriarcat. C’est sécurisant de savoir comment se comporter. Mais, il suffit que son compagnon endosse sans s'en rendre compte le rôle de profiteur bienfaisant que la société lui a façonné avec amour, pour qu’elle sente une colère primitive lui monter à la gorge. L’équilibre du bonheur familial ne tient pas à grand-chose et elle le sait.


Son objectif : 5 de coupes : regrets

Elle n'arrive pas à formuler ce qui ne va pas, elle ne mets pas de mots sur les larmes qui montent et lui laisse un goût amer et salé dans la gorge. Cette tristesse là débarque toujours dans des moments qui n'ont rien de triste. Elle passe l'éponge sur le plan de travail, elle a les miettes dans la main et les souvenirs remontent. Ce sont de petites vagues réconfortantes d'abord, des images saisissantes et cristallines, douces comme le souvenir d'une journée de plage. Elle peine pour ne pas prendre le chemin mental qui mène à la pleine mer, celui des regrets et des "et si".


tirage pour expliciter ce qu'elle regrette

Elle : Reine de coupes

Ce qu’il s’est passé : 10 d’épées, la tour, as d’épées

A 25 ans, elle arrivait sur le campus américain qu’elle avait toujours fantasmé. A force de travail et d’acharnement, elle avait obtenu que son université française sponsorise ce séjour de recherche dans la bibliothèque la fournie du monde sur son sujet de mémoire (« l’immigration sud asiatique en Californie 1815-1902 »). Elle avait un article en voie de publication et trois conférences auxquelles elle souhaitait participer. Plongé dans ce sujet complexe et fascinant, elle avait vite rencontré tous les scholars qui étaient tout aussi passionnés qu’elle par les politiques migratoires et leurs influences dans la société complexe d’aujourd’hui. Son sujet niche était respecté et même banal, ses collègues étaient grandiloquents et pleins d’effusions de sympathie tout en étant d’éminents chercheurs dont elle avait lu toutes les publications. Elle était prête à croquer le pacifique à pleine dents, monter et descendre la pacific coast highway quand bon lui semblait, respirer Big Sur, goûter Malibu, caresser le smog autour du Golden Gate bridge. En France, elle avait plaqué Marc et son appart et n’avait pas prévu de revenir.

Elle n’était pas exactement préparée à la charge de cours qu’on lui a confié deux semaines après son arrivée. Dans cette institution vivante, dynamique, hors de prix et novatrice, impossible de donner un cours magistral couplé d’un commentaire de document en guise d’évaluation. Il fallait amener l’étudiant-client à se sentir stimulé et engagé par le cours et les tâches. Son individualité était prise en compte. Pour les évaluations qui amenaient valider ou non le semestre, les professeurs devait être extrêmement inventifs : courts essais sur un forum, feedback sur les exposés des autres, témoignages vidéos, production de compte rendus sous forme de power point.. Le tout corrigé en formules de feedback constructif par Ariane. Elle luttait pour noter avec des lettres des productions qui ne valait rien mais qu’il fallait valoriser. Si mettait une note qu’elle trouvait juste mais qui était dure, l’étudiant venait la lui contester les larmes aux yeux. Elle cédait, ne sachant que faire d’autre devant le jeune endetté de plusieurs centaines de milliers de dollars.

Au mois de mars, elle n’arrivait plus à dormir plus que 3 heures par nuit. Elle ne trouvait plus le temps de plaisanter avec ses collègues qui eux, semblaient toujours d’aplomb. Elle n’avait pas finalisé son article et ne l’avait pas envoyé aux conférences. Elle n’était pas allée à San Francisco depuis le nouvel an. Elle avait aussi eu des problèmes avec le responsable du programme d’échange qui la trouvait gourde et lente, ça lui faisait une sensation de douleur et d’humiliation diffuse, dont elle essayait d’oublier la cause. Elle s’est vue pleurer le long de la magnifique allée arborée au centre du campus, les étudiants étaient beaux et rieurs, les professeurs faisaient cours dans l’herbe, l’équipe de frisbee s'entrainait gaiement, et elle s’est trouvée si nulle de ne pas savoir en profiter qu’elle a tout arrêté. Elle s’est fait facilement diagnostiquer un « nervous breakdown » et prescrire des anxiolytiques par le médecin du campus. Elle est rentrée en France, exténuée, soulagée, déçue.

En toute logique, elle s’est remise avec Marc, qui l'aimait encore et elle ne voulait pas être seule. Peu de temps après, elle était enceinte. Elle l’a perdu avant que ça lui arrive vraiment au cerveau, mais le projet était lancé. Marc avait vraiment envie, et puis elle se disait qu’elle était libre d’avoir un enfant maintenant qu’elle ne voulait plus partir. Elle a trouvé son poste de rédactrice alors qu’elle était de nouveau enceinte de quelques semaines. Etre mère, une performance obsessive et bouleversante, une narration ancestrale pleine de tropes et de memes humoristiques. Emotions tout prêtes, réponses à toutes les questions existentielles. Elle s'est glisser dans une petite boîte et c'était rassurant. Elle était capable de dire « Comme j’ai bien fait de rentrer pour fonder ma petite famille ! C’est tellement plus logique ! »


Besoin conscient : 10 de deniers : transmission

Depuis longtemps elle se dit qu’elle doit écrire sur son expérience américaine. Elle rédige toute la journée, elle pourrait bien écrire sur ça. Elle a envie de raconter pour que ça ne disparaisse pas. Après son retour, elle n’a plus beaucoup parlé de son rêve américain, et les gens n’osaient pas trop insister. Elle disait juste « l’Amérique c’est vraiment pas ce qu’on imagine! » Maintenant c’est comme si cet endroit existait seulement dans sa tête et avait coupé tout lien avec le réel. Son fils à 9 ans et elle ne lui a jamais dit qu'elle avait fait ce voyage. Ce qu’elle veut transmettre et raconter, c’est l’impatience dans l’avion, ce sont les premiers entrechocs avec cet endroit qui avait été celui de ses rêves, les fantasmes de carrières, les potentiels mentors, l’espérance de découvrir 1000 choses et les premiers picotements de déception... Mais elle n’aime pas la vraie fin de cette histoire. Elle n’est pas satisfaite de la tournure qu’a pris la réalité. Elle voudrait être une autre histoire au monde. Elle préfère imaginer une leçon de vie et de force, quelque chose qu’elle pourra essayer de publier fièrement, quelque chose qui ait du sens, une morale, une chute, une vie éternelle, vraie au delà de ça propre expérience étriquée.


Besoin inconscient : le diable. être prisonnier et ne pas y être pour rien. Psychologie de comptoir : elle est son propre empêchement.

Elle ne se rappelle pas la dernière fois qu’elle a dit non. A la maison, c’est elle qui propose. Du coup, on peut lui répondre non, elle le vit bien, mais elle dit rarement non. Elle s'accorde son repos, elle organise le temps. Elle trouve que ce n’est pas facile de suivre des règles qu’on a soi-même créées. S’imposer du temps pour écrire alors que Netflix et son amoureux l’appellent sur le canapé, elle n’est pas sûre de le vouloir. Au travail, elle suggère aux autres de dire non, elle justifie qu’on refuse tel ou tel service, elle est toutes griffes dehors pour que d’autres ne se fassent pas avoir. N’achetez pas cet aspirateur, ne faites pas confiance à cet assureur, refusez la garantie… Soyez libre de vos choix ! Mais elle ne se dit pas non, elle n'en a pas l'occasion, elle n’a pas l’habitude. Du coup, elle se demande si elle est libre. Par exemple, elle a tout de suite dit oui à son compagnon qui avait envie d’agrandir la famille. D’ailleurs, quand elle a accepté, elle s’est dit immédiatement que ça lui ferait une bonne excuse de plus pour ne pas se pencher sur son projet d’écriture. Elle préfère accoucher d’un enfant plutôt que d’un texte qui risque d’être moyen. Moyen parce que pour faire bien il faut de la discipline. Avec un bébé dans le ventre ou dans les bras, la discipline n’est pas pour soi-même, on lui préfère la douceur. C’est confortable de se vautrer de plaisir. Elle a besoin de ce plaisir-là. Elle ne peut que fantasmer le plaisir empouvoirant qu’elle aurait si elle arrive à mettre des mots forts sur ses moments faibles.

Ariane sent que les techniques d’ensevelissement sous les excuses ne marchent plus très bien. Elle sait qu’elle arrive à la fin de quelque chose. C’est le moment de tourner une page. Mais laquelle? On ne peut pas dire qu’elle s‘ennuie au travail, elle s’y sent bien. Elle ne veut pas se séparer, elle aime bien son homme de compagnie. Elle n’est pas toujours à l’aise avec ses propres reflexes de maîtresse de maison mais surtout elle voudrait changer l’image mentale qu’elle a de son couple. Au lieu d’être une planche en équilibre sur une boule de bowling, ils seraient un cour d’eau vive qui entraîne feuilles et brindilles, qui se multiplie et qui bifurque sans peur de se perdre.


Sa ressource: le Mat, partir à l'aventure.

Ce qu'elle ne doit pas faire: le pendu, changer de point de vue.


Tirage complémentaire : Ariane dans le couple : cavalier de coupes, Marc dans le couple : 8 de deniers + 4 de deniers, ensemble : la tempérance.


Son premier reflex, c’est partir. Les pensées s'enchainent. Tout quitter, aller je ne sais où, quelque part loin où on vit simplement, vivre une aventure folle ses enfants sous le bras peut-être qu’elle proposerait même à Marc peut-être qu’ils pourraient s’installer ensemble dans une petite ville découvrir des nouveaux resto l’école serait super les voisins charmants les loyers pas chers il y aurait la mer le marché serait juste à côté de l’appartement lumineux elle aurait un boulot alimentaire mais sympa qui lui laisserait le temps pour écrire et ça serait…. Exactement pareil que maintenant.

Ce n’est pas les circonstances de sa vie qu’elle a besoin de changer. Il lui apparaît de plus en plus clairement que son voyage est intérieur. Une nouvelle passion ! l’exploration de soi ! Elle pense psychanalyse, retraite de médiation vipanasa, thème astral, coaching, soin énergétique… Elle veut se lancer tout de suite, peu importe comment, du moment que ça secoue ses fondations. Elle est tellement passionnée et contente de commencer quelque chose de nouveau qu’elle en parle longuement à Marc lors d’une soirée arrosée. Il serait plutôt du genre à faire un plan sur 6 mois avec résultats évaluables. Il trouve que la psychanalyse ça coute trop cher et c’est trop long. Qu’elle investisse plutôt dans une thérapie brève, au moins pas de perte de temps ! Il lui conseille aussi de bien réfléchir avant de se lancer avec un thérapeute. Est-ce le meilleur de son domaine ? A-t-elle bien lu les avis ? Est-ce qu’il ne faudrait pas qu’elle commence par mettre en place une routine de sport régulière au lieu de se prendre la tête ? Elle se dit qu’il a peut-être raison. Il est pragmatique, elle n’a pas tant de temps libre que ça entre le boulot et la maison. Elle devrait relativiser.

Il n’empêche que quand elle se réveille à 4h du matin avec une barre dans le crâne, ce sont toujours les mots qui forment des images qui sont presque des vers qui parlent des souvenirs confus qui l’aident à se rendormir. Et c’est la peur de ne jamais arriver à les dire à personne qui fait durer l’insomnie. Miracle morning ou psychanalyse, est-ce qu’il faut choisir ?


Du coup, elle est perdue. Elle décide de demander un tirage de tarot à une amie.

Comment et vers où est-ce qu’elle peut avancer ?


Voici le tirage.

Maintenant : 2 d’Epées

Vers où aller : La lune

Comment y aller : 3 de deniers


Que doit comprendre Ariane ? Qu’est-ce qu’elle peut faire ?

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